Celle qui a œuvré pour l’égalité des sexes au sein du gouvernement se retrouve ironiquement au cœur d’une situation qu’elle a longuement combattue.
Lors de sa prise de parole, l’ex-protégée de Brigitte Macron a raconté qu’un homme, “quelqu’un qui est connu” dans les milieux médiatiques et artistiques, est entré dans son bureau. Il avait exigé un tête-à-tête. L’homme aurait ensuite tenté de l’embrasser de force.
">August 30, 2024
“Il m’a tenue pour essayer de m’embrasser, et, du coup, je lui ai demandé de quitter le bureau”, explique-t-elle. Cet acte l’a laissée sidérée, mais elle a rapidement repris ses esprits pour le faire sortir. Toutefois, l’homme serait revenu à la charge, rouvrant la porte pour essayer de l’attraper à nouveau.
Après l’incident, l’ex-ministre, en couple avec Matthias Savignac, a immédiatement contacté son conseiller et directeur adjoint de cabinet pour lui relater l’agression. Même si elle n’a pas divulgué l’identité de son agresseur, elle a tenu à souligner la réaction de culpabilité qui l’a submergée après coup.
Elle admet avoir blâmé son propre comportement, se disant qu’elle n’aurait pas dû être seule lors de ce rendez-vous. Cependant, ses proches collaborateurs l’ont rappelée à l’ordre, lui signalant qu’elle adoptait précisément le type de réaction qu’elle déconseillait habituellement aux victimes.
Marlène Schiappa qui a consacré une grande partie de sa carrière à lutter contre les violences faites aux femmes, reconnaît la difficulté de mettre en pratique ce qu’elle prône en théorie.
“Même quand on théorise ces sujets, même quand on travaille dessus, quand on y est confrontée soi-même, il y a toujours un moment où on a ces réflexes-là et c’est très dur de s’en sortir”, confie-t-elle. Cette déclaration met en lumière la complexité de la situation vécue par de nombreuses victimes, même parmi celles qui sont les plus engagées dans la lutte contre les agressions.