Flavie Flament sur le suicide de David Hamilton « C’est une pitoyable révérence »

– par Nolwenn A. Dalpiva
Flavie Flament sur le suicide de David Hamilton « C'est une pitoyable révérence »

Dans un entretien accordé au « Journal du dimanche », Flavie Flament est une nouvelle fois revenue sur le suicide David Hamilton, qu’elle accuse de l’avoir violée à l’âge de 13 ans.



« Nous ne pourrons jamais le regarder en face et obtenir réparation, déclare-t-elle. Cet homme nous a volé nos premières fois. Là, il nous spolie notre reconnaissance ».

L’animatrice de RTL dinait au restaurant avec son amoureux lorsqu’elle a appris la mort du photographe britannique.
Après « la sidération », « une colère sourde » est apparue rapidement.

« Une fois de plus, cet homme échappait à ses responsabilités ; une fois de plus, il avait trouvé le moyen de ne pas répondre aux accusations portées contre lui ; une fois de plus, il nous faisait porter le poids du silence, estime l’animatrice de 42 ans dans les pages du JDD.

« Nous ne pourrons jamais le regarder en face et obtenir réparation. Cet homme nous a volé nos premières fois. Là, il nous spolie notre reconnaissance. Par sa mort, il tente de faire peser le soupçon sur notre parole ».
« Même si c’est dramatique, ça en dit long sur la lâcheté de cet homme qui a préféré fuir pour échapper à ses responsabilités. C’est une pitoyable révérence », juge–t-elle.

« L’homme qui m’a violée lorsque j’avais 13 ans est bien David Hamil­ton », déclarait-t-elle dans l’Obs il y quelques jours.

« On est en 1987, dans le quar­tier natu­riste du Cap d’Agde. Je fais des photos pour lui, dans son appar­te­ment, raconte-t-elle. Très vite, il a des gestes qui sont dépla­cés. Et puis un jour il m’em­mène sous la douche et il me dit “Viens, je vais te faire ce que tous mes modèles me demandent.” […] Et sous la douche, il me viole ».
Et lorsqu’il lui est demandé pourquoi elle n’a pas livré le nom de David Hamil­ton dans « La conso­la­tion », Flavie Flament expliquait qu’elle n’en avait pas le droit.

« Je n’avais pas le droit. […] Je ne l’ai pas cité parce que j’étais seule et je ne l’ai pas cité parce que la pres­crip­tion, aujourd’­hui, condamne double­ment les victimes de viol. Au bout de vingt ans après la majo­rité, on vous explique que c’est trop tard. Et puis vous pouvez aussi passer de victime à coupable, coupable de diffa­ma­tion, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas cité son nom. C’est aussi ce senti­ment de soli­tude qui m’em­pê­chait de parler », regrette-t-elle.