Ce que Jean Dujardin pense vraiment de la France ?

– par Nolwenn A. Dalpiva
Ce que Jean Dujardin pense vraiment de la France ?

Jean Dujardin était l’invité du JT de 20h de France 2, ce jeudi 16 octobre, pour évoquer la sortie de son nouveau film. Face à Léa Salamé, l’acteur s’est confié sur sa vision de la France.



Interrogé par la journaliste sur le climat ambiant — « Est-ce que vous avez l’impression qu’on se malmène ? Que finalement la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ? » — Jean Dujardin a d’abord pris le temps de réfléchir avant de livrer une réponse tout en nuance.

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« J’en sais rien, c’est très compliqué dès qu’on parle de la France. Parce que pour certains la France c’est rance », répond celui qui serait séparé de Nathalie Péchalat, la mère de ses deux enfants. « Il y en a d’autres, ils sont dans la défiance. En revanche, il n’y a vraiment plus de nuances. Donc je ne sais pas du tout ce qu’on peut dire moi sur la France. »

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Un constat amer mais apaisé, fidèle au ton posé du comédien. Celui qui incarne depuis 25 ans une certaine idée du cinéma français s’est ensuite exprimé sur sa propre expérience au contact du public : « Ce que je vois moi depuis 25 ans, je vois des gens qui aiment leur pays. J’ai l’impression que les réseaux sociaux ne ressemblent pas aux humains que je rencontre depuis 25 ans. Les gens sont heureux. Alors peut-être que j’ai un traitement de faveur, ça c’est possible. Mais je vois des gens heureux,je vois des régions magnifiques. »

L’acteur oscarisé a également livré une réflexion plus large sur la société et la façon dont les Français perçoivent leur pays.

« Est-ce qu’on est pris en étau entre une politique qui est parfois très instable comme en ce moment ? Qui est un peu austère et un peu difficile ? » s’est-il interrogé face à Léa Salamé.

Et à ses yeux, l’actualité permanente est en cause.

« Parfois il y a aussi une espèce d’actualité en continu qui fait qu’à un moment on ne réfléchit plus vraiment et on ne regarde plus vraiment », fait savoir l’acteur oscarisé. « Vous savez, c’est comme quand on rentre chez nous, on met vite un GPS. Alors qu’on sait exactement comment on peut rentrer chez nous. Mais on préfère mettre le GPS, on ne sait jamais ».

Avec cette métaphore pleine de justesse, Jean Dujardin illustre à sa manière le besoin de recul dans un monde saturé d’opinions toutes faites.

« Et là c’est pareil, a-t-il poursuivi. On va regarder les infos pour avoir un avis. Alors que je pense qu’on peut avoir un avis sur la France. On a un très joli pays, entre le littoral, les régions, la gastronomie, etc... Le problème, c’est quand on le dit rapidement. On est taxé de fachos. Alors on se dit, qu’est-ce qu’il faut que je dise ? Je suis rétrograde parce que j’aime le pâté ? »

Un ton mi-sérieux, mi-humoristique, typique du comédien, qui conclut pourtant sur une note d’optimisme : « Donc évidemment, c’est la récupération et il ne faut pas tout écouter. Mais il faut garder l’espoir. »

Jean Dujardin, fidèle à lui-même, entre lucidité et bienveillance, livre ici un message profondément humain : aimer la France n’est pas un signe de nostalgie, mais une manière d’y croire encore.