Brigitte Macron face au cyberharcèlement transphobe, les accusés parlent d’« esprit Charlie »

– par Nolwenn A. Dalpiva
Brigitte Macron face au cyberharcèlement transphobe, les accusés parlent d'« esprit Charlie »

Un procès très attendu s’est ouvert à Paris concernant la vague de « cyberharcèlement » visant Brigitte Macron. Ces attaques, alimentées par une « rumeur transphobe » devenue « virale » sur les réseaux sociaux complotistes, ont eu un « très fort retentissement » sur l’entourage de la Première dame.



Au cœur de l’affaire, des publications sans « fondement » accusent Brigitte Macron de « transidentité cachée et de pédophilie ».

Bien qu’absente de l’audience, la Première dame a confié aux enquêteurs l’impact personnel de ces attaques, notamment sur ses petits-enfants à qui l’on dit que « leur grand-mère est un homme ». Sa fille, l’avocate Tiphaine Auzière, doit témoigner ce mardi.

Dix prévenus, âgés de 41 à 65 ans, répondent de faits considérés comme les plus virulents. À la barre, les accusés ont avancé diverses justifications pour leurs publications. Certains invoquent la volonté « d’informer » ou l’« esprit Charlie », d’autres parlent de « satire » ou de simple « humour ». « Une personne puissante doit accepter la critique », a soutenu Jérôme A., avant que la présidente ne réplique : « Dire "la bite à Brigitte Macron", c’est une critique ? ».

Parmi les prévenus se trouve Delphine J., alias « Amandine Roy », médium suivie par près de 20 000 personnes sur X (anciennement Twitter). Elle est à l’origine d’une vidéo « complotiste » de quatre heures, publiée en 2021, affirmant que Jean-Michel Trogneux aurait pris l’identité de sa sœur après un changement de sexe. Bien qu’elle soit restée « silencieuse au procès », elle a déjà assumé avoir trouvé « excellent » un montage présentant Brigitte Macron comme « homme de l’année ».

D’autres accusés se posent en « défenseurs de la liberté d’expression ». Aurélien Poirson-Atlan, alias « Zoé Sagan », connu pour avoir relayé les vidéos intimes de Benjamin Griveaux, dénonce un « harcèlement inversé ». Un galeriste suivi par plus de 100 000 abonnés, quant à lui, parle de procès « de la liberté de penser » contre « l’Etat profond médiatique ».

L’audience a repris aujourd’hui à 10 heures.