Ciblé par un colis piégé, Manuel Bompard sort du silence

Trois personnalités aux profils très différents se retrouvent malgré elles au cœur d’une même affaire inquiétante : l’envoi de lettres piégées. Estelle Denis, l’humoriste Élodie Poux et le député de La France insoumise, Manuel Bompard, ont tous été ciblés par des colis suspects interceptés dans un bureau de Poste en Dordogne.
Samedi dernier, l’un des trois colis, posté dans la petite commune de La Roche-Chalais, a explosé dans le véhicule d’un facteur à Saint-Aulaye.
L’explosion n’a pas fait de blessé mais a provoqué une déflagration suffisante pour alerter les habitants alentour. Les deux autres lettres similaires ont été aussitôt neutralisées par les démineurs et les gendarmes mobilisés sur place.
Rapidement, les enquêteurs ont établi le lien entre les trois destinataires, malgré leurs univers sans lien apparent : Estelle Denis, animatrice sur RMC, Élodie Poux, humoriste, et Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône.
Contacté par Le Parisien ce lundi 6 octobre, Manuel Bompard a confirmé avoir été alerté du danger qui le visait à l’Assemblée nationale. Pour l’homme politique, si « il arrive fréquemment que nous recevions des mails d’insultes », il n’avait « jamais reçu de menace plus grave ».
Le député dénonce une inquiétante banalisation de la violence : « Les menaces, même symboliques, ne doivent jamais être prises à la légère ». Selon les premières constatations, les enveloppes auraient été envoyées depuis un même bureau de poste et porteraient toutes une écriture similaire.
De son côté, l’humoriste Élodie Poux a choisi de réagir avec le ton qu’on lui connaît.
« Je n’ai rien contre recevoir des petits cadeaux, mais franchement, je préférerais des chocolats. Je préfère m’exploser le bide plutôt que d’exploser tout court ! », a-t-elle plaisanté dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Et de s’interroger : « Après, je me demande… pourquoi, un député, une journaliste ? ».
Elle a rappelé qu’elle portait le même nom qu’une magistrate antiterroriste, ce qui pourrait être une explication à cette possible confusion. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle est confrontée à des menaces, puisqu’elle a déjà dû recourir à un garde du corps par le passé.