« Moi, je ne pouvais pas lui offrir un enfant biologique parce que j’ai connu certains traumatismes dans mon adolescence. J’ai fait du mal à mon corps. L’anorexie m’avait abîmée. Il est arrivé à mon mari de me reprocher de ne pas lui donner cet enfant. A l’époque, ça a créé des tensions dans notre couple », se rappelle-t-elle.
Et d’expliquer ensuite que son mari avait à l’époque besoin de paternité pour apaiser certaines souffrances qui remontent à l’enfance.
« Il en avait besoin, pour réparer certaines souffrances liées à son propre abandon, mais aussi parce qu’il n’avait pas été là pour David et Laura. Il a porté cette culpabilité toute sa vie. Il voulait être à nouveau père, mais un père présent, cette fois », précise la veuve du taulier.
L’adoption de Jade et Joy, âgées de 13 et 9 ans, l’a apaisé.
« Elles l’imaginent en paix, dit-elle à propos de ses filles, qui rendent quotidiennement hommage à leur père. Elles continuent à lui écrire des dessins et des mots magnifiques qu’elles posent sur son oreiller. Je les garde précieusement. Ce sont des mots pleins de bienveillance, de bonté. Elles ont été élevées comme ça, dans un amour inconditionnel. Il ne faut pas oublier qu’avant elles ont vécu la même chose que lui : l’abandon.
Elles se sont construites aussi comme ça. Il y a tellement de lui en elles ! ».