« Kev Adams apparait (…) vêtu d’un kimono. Il arbore un chapeau rond, une tresse postiche et mime des mouvements d’arts martiaux. Au cas où le public ne l’aurait pas compris, Kev est déguisé en « Asiatique ». La preuve : il écarquille les yeux, imite lourdement un accent chinois, lève ses sourcils et se déplace avec une gestuelle caricaturale. Le public applaudit, hilare », commence le journaliste.
Et de poursuivre : « Gad Elmaleh, déguisé en un personnage tout aussi cliché – celui du « maître spirituel ». Pendant un court instant, un espoir : Elmaleh annonce à Adams qu’il n’est pas convaincu par cette séquence ni ce déguisement, qui risquent de « niquer vingt ans de carrière ».
« On s’imagine alors qu’on va assister à un sketch meta, qui va dénoncer cet humour raciste que l’on pensait disparu en même temps que la carrière de Michel Leeb. Mais non », ajoute Anthony Cheylan.
« Dix minutes de blagues racistes, d’imitations grossières et de personnages grimés de façon caricaturale. Dix minutes pendant lesquelles le public glousse sans se poser de question, sans aucune culpabilité. (…) J’ai honte pour la communauté asiatique. J’ai honte pour Kev Adams et Gad Elmaleh. J’ai honte que des sketchs pareils soient encore possibles à notre époque, dans notre pays. J’ai honte de voir des spectateurs en rire », conclut-il.